Tuesday, September 18, 2007

Une Zeppelin française

Quand on parle de carrosserie des années trente, il y a un sujet passionnant qui est celui des voitures de marques étrangères à carrosserie française.
On pense à Duesenberg, Mercedes-Benz, Alfa Roméo, etc. sans parler des Rolls Royce, Bentley, Minerva et autres. La diversité des marques étrangères ayant eu une carrosserie française est étonnante, même des modèles aussi rares que la Leyland 8 furent « habillées » en France.

Ce coupé limousine par la carrosserie Saoutchik sur châssis Maybach Zepppelin fut exposé au salon de l’Auto de Paris 1931. Saoutchik est avec Fernandez, un des rares carrossiers non allemands à avoir fait des carrosseries pour la marque de Friedrichshafen. Cette voiture a-t-elle été vendue en France ou est-elle retournée en Allemagne? Nous ne savons rien de l’identité de son propriétaire ni de son histoire.

Jacques Saoutchik réalisera au moins deux autres carrosseries identiques : une sur châssis Hispano-Suiza 46cv, cette voiture est aujourd’hui dans une collection aux USA, et une autre pour un châssis Delage D8 et qui fut destinée au Négus. Cette superbe Delage participa au concours d’élégance de Deauville avant de prendre le chemin d’Addis-Abeba où elle se trouve peut-être toujours, endormie dans un garage …
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Monday, July 2, 2007

La berlinette par Figoni & Falaschi


Cette Delage D6-70 numéro de châssis 50688, immatriculée 857-RK4, est carrossée spécialement par Figoni & Falaschi, à la demande de Louis Delâge, pour courir les 24 Heures du Mans 1936. Epreuve qui fut annulée en raison des grèves.
Construite entièrement en aluminium, peinte en rouge vermillon, il s’agit d’une des plus belle voitures dessinée par le plus inventif des carrossiers parisiens. Racée, elle respire la vitesse, la puissance et reste d’une élégance absolue. Faute de participer à l’épreuve mancelle, la berlinette est inscrite au concours d’élégance de « L’Auto » qui a lieu le 25 juin dans les allées du Bois de Boulogne et présentée par Madame Richer-Delaveau, elle se voit décerner un Grand Prix des Voitures Aérodynamiques.
Il est à noter que lors du même concours, la Baronne de Fontanges présente un coach aérodynamique sur châssis Hispano Suiza par la carrosserie de Villars. Si ce carrossier a réalisé de magnifiques carrosseries, cette fois si son coach est lourd et presque grotesque. La raison en incombe en grande partie au châssis Hispano qui est beaucoup trop long pour ce type de carrosserie.

Pour en revenir à la Delage, Madame Richer-Delaveau participe aux principaux concours d’élégance de la saison 1936 : Deauville, Eastbourne en Angleterre, Le Touquet, Vichy, Biarritz…. La voiture est ensuite exposée dans la vitrine du garage Autex, avenue Victor Emmanuel III, le principal concessionnaire Delage parisien et dont le propriétaire est Walter Watney.
Achetée par Louis Gérard début 1937, il inscrit la D6-70 n°50688 aux 24 heures du Mans en juin 1937 avec comme co-équipier Jacques de Valence. La voiture finit classée 4ième.
Désirant participer à des courses avec une voiture plus légère, Louis Gérard fait re-carrosser sa Delage avec une véritable carrosserie de course. La caisse de berlinette est démontée puis remontée sur un châssis de Delahaye 135. Avec cette Delahaye, Germaine Rouault participe à quelques courses en 1938 et 1939. On perd la trace de cette voiture pendant la guerre.
C’est en 1947 que l’on retrouve une Delahaye de course conduite par Eugène Chaboud et immatriculée 6880-RL6, la même immatriculation que la voiture de Germaine Rouault.
Qu’est devenue la carrosserie Figoni ? Nul ne sait. Peut-être accidentée ou tout simplement jugée démodé, elle fut probablement cassée et remplacée par une banale caisse de course 2 places.

Depuis, au moins deux répliques de la carrosserie berlinette de Figoni & Falaschi furent construites dont une très réussie par les Ateliers Auto Classique de Touraine en 2001.

Pour en savoir plus :
La grande aventure des Delage 3 litres par François Jolly aux éditions Edijac 1988
De la passion à la perfection par Richard Adatto aux éditions SPE Barthélémy 2002.

Thursday, June 28, 2007

L'Alfa Roméo de Giuliana Tortoli... (suite)

Je viens de tomber sur l'excellent site web de Stefan Dierkes consacré à l'oeuvre de Pietro Frua et à la carrosserie Italsuisse : www.pietro-frua.de
Tous les amateurs de carrosseries italiennes trouveront leur bonheur en parcourant les nombreuses pages du site.
Stefan consacre une page de son site à l'Alfa Roméo 6c2500 n°915169 où l'on découvre son historique complet et de nombreuses photos d'époques de ce cabriolet
http://www.pietro-frua.de/1946_alfa.htm

Wednesday, June 27, 2007

L'Alfa Roméo de Giuliana Tortoli



Alors que les carrossiers français de la période l’après guerre ont bien du mal à relancer leurs affaires, certains tels que Kellner, Vanvooren ou de Villars n’ont pas repris, les rescapés se cherchent au niveau du style. Beaucoup de leurs créations sont lourdes, manques de chic, on essaie faire dans le style américains mais sans vraiment bien réussir. Les Narval de Figoni sont complètement baroques avec leur appendice nasal et leurs chromes en forme de vague installés au bas des ailes. Les créations de Franay ou de Saoutchik ont souvent des dessins torturés, on ne maîtrise pas encore la ligne ponton bref on a du mal à retrouver un style qui pourtant fit leur réputation avant guerre.

A la même époque, la carrosserie italienne déborde de créativité et qu’il s’agisse de Touring, de Pinin Farina, Ghia ou d’autres, on créé des voitures qui pour certaines, deviendront des standards du design automobile, je pense, entre autre, aux Alfa Roméo 6c2500 Villa d’Este de Touring, mais aussi à la Berlinetta par Pinin Farina dont on retrouve les lignes sur la Lancia Aurelia et dont s’inspireront certains carrossiers anglais pour la Bentley Continental « R » fast back.
Mais de temps en temps le pire côtois le mieux, en particulier quand il s’agit de faire dans un style pseudo-américain

Cette Alfa Roméo 6c2500 porte le châssis sport n° 915169. Si le châssis date d’octobre 1942, la carrosserie, due à Pinin Farina, est de 1946. La voiture est commandée par Giuliana Tortoli de Cuccioli qui la présente quelques mois après sa livraison au concours d’élégance de Monte Carlo en mars 1947 où elle remporte un grand prix d’honneur. A noter le petit drapeau italien planté au dessus de l’écusson Alfa Roméo… Il s’agit d’un cabriolet 2+1 places à la ligne ponton mais dont les passages de roues sont rehaussés d’une espèce de haut-vent qui, sans véritable utilité, est un pur effet de style pas très heureux. D’autant plus que les roues arrières sont recouvertes d’un spat et que les hauts-vents à l’avant sont percés de trous d’aération à la « Buick ». L’avant de la voiture est assez sobre et d’un style assez moderne pour 1946, cette photo montre probablement la meilleure vue de ce cabriolet.
Retrouvée il y a quelques années sous forme d’épave, elle fut en vente chez un marchand américain. Il ne serait pas étonnant de revoir un jour ce cabriolet sur les gazons de Pebble Beach.

Parmi les 10 livres que j’emporterai sur une ile déserte, je prendrais certainement le superbe ouvrage de Angelo Tito Anselmi : Alfa Romeo 6c2500, EditorialeDomus, un modèle du genre : un historique hyper complet, une liste de tous les châssis avec tous les détails qui vont bien est présente à la fin de l’ouvrage, uniquement des photos d’époques, une impression magnifique sur un papier d’excellente qualité. Bref, une référence dont on aimerait que plus d’auteurs s’en inspirent…
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Monday, June 25, 2007

Quand le Shah dort ...


Pour commencer en beauté ce blog, une photo du cabriolet Horch 853A de Reza Pahlavi, Shah de Perse.
La photo fut prise avant guerre à Téhéran, devant un bâtiment officiel, peut-être le palais ?
Cette Horch 853 A est équipée d'une carrosserie de cabriolet 2 portes peut être par Erdmann & Rossi de Berlin.
Reza Pahlavi était amateur de belles voitures. On lui connait une Hispano-Suiza 12 cylindres, modèle J12, carrossée en berline découvrable par Saoutchik. Cette voiture, une des toutes premières J12 construites, était présente au salon de l'Auto de Paris en octobre 1931 puis au salon de Londres quelques semaines plus tard et enfin à Genève en mars 1932. C'est lors de ce dernier salon qu'elle fut remarquée et achetée par la Légation Perse en poste à Genève. Cette Hispano existe toujours et est présente dans une collection en Nouvelle-Zélande.
Une autre voiture fut un extraordinaire cabriolet sur châssis de Grosser Mercedes (770k) . Cette auto énorme par sa taille, peinte de couleur blanche, ne fut jamais livrée au Shah du fait de la guerre. Elle fut retrouvée en Russie dans les années 80 et achetée par un collectionneur américain.